En savoir plus sur... l'histoire de Guellala
Guellala est renommée dans toute la Tunisie pour le savoir-faire séculaire de ses artisans potiers.
Le nom de Guellala s'est d'ailleurs identifié à la corporation des potiers, à un quartier de Tunis et à un type de céramique : Qallaline. Ce sont les potiers de Guellala qui sont à l'origine de la création d'autres centres potiers sur le littoral tunisien : Tunis, Nabeul, Moknine, etc.
L'exploitation de la pâte d'argile remonte ainsi à l'époque du Néolithique. Elle s'est enrichie par la suite grâce à l'influence des civilisations punique, romaine, chrétienne, musulmane, turque, persane et italienne que connaît la Tunisie.
Le besoin en contenants pour le transport et le stockage des produits de l'agriculture est à l'origine de cette activité qui est connue à Guellala au moins depuis l'époque romaine. Cependant, le docteur Lucien Bertholon, cité par Salah-Eddine Tlatli, « pense que la poterie djerbienne a subi entre le troisième et le deuxième millénaires avant Jésus-Christ une influence égéenne qui s'est traduite par l'introduction du tour, puis entre 1500 et 1300 avant Jésus-Christ une influence cypro-carienne qui a été à l'origine des fours des potiers ; ainsi pense-t-on que les ancêtres des potiers de Guellala aient commencé à travailler l'argile il y a quatre ou cinq mille ans. Les moyens employés, les procédés de fabrication et les objets produits n'ont guère évolué depuis la préhistoire ».
René Stablo parle pour sa part de « poteries rustiques d'usage utilitaire : grandes jarres non vernissées dépassant parfois un mètre de hauteur et servant à conserver l'orge, le blé, jarres plus petites pour l'huile, gargoulettes pour l'eau, bols, plats, marmites [...] L'outillage : un tour rustique actionné au pied, un morceau de roseau de quelques centimètres pour arrondir le galbe des cruches et amphores, une ficelle pour séparer l'objet fini de la matière ». Les fours sont restés aussi primitifs que les instruments et la cuisson des poteries dure en moyenne cinq jours.
Ainsi, la poterie djerbienne traditionnelle est-elle connue pour la fabrication de jarres, pouvant atteindre une capacité de 300 litres, destinées à l'ensilage de céréales, de dattes et d'huile d'olive et au transport de l'eau car la corvée de l'eau était une pratique quotidienne pour les Djerbiens jusqu'aux années 1960 et l'introduction de l'eau courante dans les habitations. Les potiers fabriquent également et ce depuis des siècles de la vaisselle et autres ustensiles de cuisine y compris des couscoussiers, ainsi que les gargoulettes, petites jarres en terre brute, utilisées pour la pêche du poulpe : reliées en grappes, elles sont déposées sur les fonds sableux pour attirer les poulpes en quête d'un refuge.
Georges Duhamel désigne les potiers de Guellala comme « les dieux de l'argile » et en parle ainsi dans Le Prince Jaffar ( éd. Mercure de France, Paris, 1924):
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Accueil , articles "Guellala" et "Artisanat tunisien"